
Technologie 5G, risques sanitaires et impacts sur le vivant
A ceux qui s’inquiètent des risques sanitaires de la 5G, l’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) vient d’annoncer dans son rapport qu’il n’y a «pas de risques nouveaux pour la santé au vu des données disponibles». Son rapport indique pourtant que les études n’ont pas été menées sur les nouvelles fréquences utilisées par la 5G et qu’il n’est guère possible d’extrapoler les résultats obtenus avec les technologies précédentes. En effet, les effets de l’utilisation de la bande 26GHz sont pratiquement inconnus à long terme. Cette fréquence est perturbée par le moindre obstacle et nécessiterait un déploiement de milliers d’antennes supplémentaires, s’ajoutant aux sources de rayonnement déjà innombrables.
De nombreux scientifiques s’inquiètent du rôle joué par les ondes qui nous entourent dans nombre de maladies chroniques et problème de santé : les effets biologiques des Champs Electro-Magnétiques (CEM) sont réels et peuvent provoquer des cancers (du cerveau, thyroïde, tube digestif, sein) sur le moyen et long terme, des maladies neurodégénératives, accroissent l’infertilité, perturbent la grossesse et le développement infantile, etc.

Par ailleurs, selon les évaluations menées à l’international, de 5 à 8 % de la population montre des signes d’hyper-électro sensibilité à divers degrés (soit environ 3 millions de personnes en France).
Impact sur la faune et la flore
De même, divers travaux montrent que les ondes altèrent également la faune et la flore de notre environnement, contribuant ainsi à une perte de biodiversité irrémédiable. De nombreuses études prouvent que les bactéries, les plantes, les insectes sont perturbés par les CEM.
La 5G n'est pas compatible avec un monde durable
A l’heure où nous devons tout mettre en oeuvre pour réduire notre empreinte carbone et limiter le réchauffement climatique, cette « avancée technologique » très énergivore va complètement à rebours d’une démarche de développement durable.
L’argument des promoteurs de la 5G consiste à dire qu’à volume de données égal, la 5G est plus économe. Oui, mais le but de son déploiement est de faire transiter plus de données, plus lourdes, en moins de temps, via des logiciels plus gourmands en ressources. De plus l’augmentation des données entraînera une augmentation de volume des datacenters qui consomment de l’électricité et la promesse de millions (milliards !) d’objets connectés, une explosion de la demande énergétique et géologique.
Les enjeux énergétiques de la 5G, tant sur le plan de l’énergie consommée pour la fabrication des équipements, de la consommation des datacenters (+ 50% en 5 ans), des gaz à effet de serre émis, de la production des objets connectés, vont dans le sens d’un impact environnemental important.
La fabrication de nouveaux téléphones compatibles 5G et des objets connectés du fait de l’utilisation des terres rares ou des minerais extraits dans des conditions sociales sidérantes (enfants dans des mines en Afrique) et des conditions environnementales dramatiques (pollutions locales, assèchement des ressources en eau locales) aura des conséquences sociales et environnementales dramatiques.

Impacts sociaux : la 5G, un choix de société
Pourquoi est-il urgent et si inéluctable de généraliser la technologie 5G sans qu’il y ait eu un temps pour la réflexion ? Le débat sur la 5G doit s’inscrire dans une réflexion large sur la notion de progrès, les populations ne doivent pas être mises devant le fait accompli. Elles doivent pouvoir dire quels sont leurs « besoins ». Le progrès consiste t-il à toujours gagner « en rapidité » en « confort de visionnage », et en possibilité de connecter des milliers d’objets ?
La 5G est l’arbre qui cache la forêt du problème d’un choix de société. Cette technologie ne répond à aucun de nos besoins fondamentaux et elle mettra en péril la sécurisation de nos données personnelles.
Depuis des générations on nous a affirmé que le progrès était en marche, qu’on « n’arrête pas le progrès » que demain, nos enfants vivraient mieux que nous etc. , et toute personne remettant en cause ce postulat est aussitôt mis au banc de l’opinion, arguant qu’un « retour à la bougie », ou au « modèle Amish » n’est pas concevable. L’astrophysicien Aurélien Barrau comme de nombreux scientifiques a dénoncé la folie de ces technologies sans limite :
Le fond du problème est de définir ce dont nous avons « besoin » et ce dont nous avons « envie » sans tomber dans la dérive que tente de nous imposer la publicité de confondre les deux.
La 5G est très exactement dans ce cas : comme tout ce qui touche au numérique, les puissances industrielles, soutenues par les Etats, le système économique, tout concourt à faire croire que le bonheur sera dans ce « progrès », car on va gagner « en rapidité », en « confort de visionnage », et en possibilité de connecter des milliers d’objets …
Bien évidemment personne ne précise les conséquences sociales, physiologiques, environnementales, économiques, qui en découlent ; pourtant le simple bon sens devrait amener à ces questions et conduire à constater la vacuité du bonheur promis : visionner un match de foot sur son smartphone dans la rue, sans voir personne, obnubilé par un écran, est-ce le projet de société que l’on peut soutenir ?
L’exemple de la voiture autonome est avancé pour justifier la 5G : au moment où on constate l’encombrement des villes par des véhicules sous occupés, où on prône l’usage des transports en commun moins énergivores, comment justifier ce projet dément ? Le développement de la voiture électrique pose déjà problème, à la fois sur le plan de l’usage des terres rares pour les batteries et les moteurs, et de l’énergie électrique qu’il faut produire pour l’alimenter, avec les pollutions que ça engendre.
Plus de 500 scientifiques appellent à boycotter la 5G
Alors que les fournisseurs d’accès et les industriels communiquent déjà sur l’absolue nécessité des futurs objets connectés liés à cette technologie énergivore, plus de 500 scientifiques appellent les citoyens à boycotter la 5G (1). Ils appellent à ne pas jouer le jeu : si personne n’achète de téléphone 5G ni d’objets connectés, le déploiement extrêmement coûteux de cette technologie sera mis en échec. Extrait de cet appel :
« Nous appelons donc solennellement tous les citoyens et toutes les citoyennes soucieuses de l’avenir des générations présentes et futures à boycotter tous les produits liés de près ou de loin à la 5G et son monde. Si l’on vous incite à passer au téléphone ou forfait 5G, même pour un prix modique, dites non. Si un·e collègue part à la retraite, trouvez autre chose qu’un casque 5G à lui offrir. Si on vous demande, dans le cadre de votre métier, de promouvoir des produits 5G, désobéissez discrètement. Choisissez de l’électroménager non connecté. N’achetez pas de drone 5G à un enfant (et pas de drone du tout, d’ailleurs). Bref, continuez à vivre sans 5G, comme maintenant. Et faites tourner cette recommandation autour de vous, afin qu’un mouvement collectif émerge pour résister au conditionnement comme au suivisme. Il ne nous reste plus qu’une solution légale face au business-as-usual qui persiste à broyer la terre et ses habitant·es : assécher le business et devenir (enfin) responsables de notre futur commun. »