Un reportage très intéressant réalisé par Anaëlle Verzaux pour le magazine Interception du 06/06/2021 sur France inter sur le déploiement de la 5G et sur les effets suspectés des ondes électromagnétiques sur la santé humaine et sur celle des animaux.
La 5G se déploie progressivement sur tout le territoire, n’en déplaise aux anti-5G qu’Emmanuel Macron a comparés il y a quelques mois à des « amish » préférant « le retour à la lampe à huile ». Les moratoires déposés dans certaines villes ont été levés après la publication du rapport de l’ANSES. De toutes façons, les opérateurs ne l’avaient pas attendu pour déployer cette technologie toujours controversée.
La téléphonie 5G dans la bande de fréquence autour de 3,5 GHz ne présente, au vu des connaissances actuelles, « pas de risques nouveaux » pour la santé, a estimé l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire ) dans son avis rendu public le 20 avril 2021.
En revanche, l’agence ne peut rien dire sur d’éventuelles conséquences quand des fréquences de 26GHz (dont l’autorisation d’exploitation n’a pas encore été accordée) seront utilisées. Or l’effet des ondes sur notre santé est amplifié à mesure que celles-ci utilisent des fréquences toujours plus grandes.
Les ondes à l’origine de cancers du cerveau chez Atos ?
Anaëlle Verzaux s’est rendue sur le site des Clayes-sous-bois de l’entreprise Atos où un nombre inquiétant de cancers du cerveau a été observé, sur d’actuels ou d’anciens salariés soumis à de multiples sources de rayonnement électromagnétique. On compte sept décès en moins de quatre ans. Les employés et les proches des malades dénoncent un effet cumulatif des ondes.
Des élevages affectés ?
Patrick Pilon, l’un des plus gros éleveurs de lapins de France en a perdu deux cent mille en quatre ans, et il a constaté la concomitance systématique de leurs décès avec l’activation des antennes-relais autour de son exploitation. En Bretagne, des éleveurs ont également constaté des problèmes parfois graves sur leurs exploitations. Jean-Claude et Marie Christine Juhel ont ainsi pu faire un lien entre les maladies qu’ont développées leurs brebis entre 2011 et 2013 et les antennes relais installées à proximité de leur ferme.
Les dangers de l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences ont déjà été démontrés, bien avant la 5G, comme le souligne le professeur Gérard Ledoigt de l’Université de Clermont Ferrand qui a étudié l’impact des ondes sur les désordres au niveau cellulaire, qui peuvent conduire à la cancerisation. Il dénonce l’absence de volonté du gouvernement pour développer des laboratoires publics indépendants pour travailler sur ces problèmes et cette technologie. Selon ce biologiste, les quelques laboratoires dont les projets ont abouti montrent qu’il y a un effet à 30GhZ et au-delà. « Qualitativement le fait existe, il se passe quelque chose. On n’a pas le droit de dire qu’il ne se passe rien….Il faudrait commencer par penser à l’homme, à la santé humaine et à l’environnement, à la santé des autres êtres vivants avant de développer cette technologie ».
Le reportage se termine sur l’interview d’Olivier Merkel, chef d’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses, qui donne ici un avis plus nuancé sur l’innocuité de la 5G. A la question du cumul des expositions aux ondes, il répond qu’on ne sait pas aujourd’hui répondre à cette question : « On ne sait pas quel effet ça peut produire. On pourrait en effet imaginer des sortes d’effets synergiques entre telle et telle fréquence , des effets à très long terme liées à des expositions faibles mais permanentes comme celles qui émanent des antennes relais. Pour l’instant, toutes les études consultées ne mettent pas en avant ce type de risque, mais il faut dire que réaliser ce type d’étude épidémiologique est très compliqué car on a de plus en plus de mal à trouver des personnes qui ne sont pas exposées »…
on n’a pas besoin de la 5G !